18 avril 2006

La courée - Etat à tendance ouvrière

J'habite en courée, j'habite à la chaîne
Ma maison est conçue comme un produit industriel
Petites maisons carrées, collées, répétitives
Encaissées dans un ilot de maisons plus massives
Carrelage au rez-de-chaussée, brique industrielle
Bâtie à la volée, on va à l'essentiel

Je travaille et je dors toujours à la chaîne
Je suis la panacée des marchands de sommeil

Tu peux venir voir
J'habite avec d'autres âmes
Un une pièce et une cave
Dans un foyer sans flammes
Un réduit où l'on empile
Femmes et enfants sur une même pile

Fenêtre ouverte, si tu t'arrêtes
Tu comprends vite ce qui s'y passe
Chambre à coucher, là je cuisine
Salle à manger, là je lessive
Mon mobilier c'est du concret
Un lit, une table, deux trois quaillèles
Un poële fumant ses escarbilles
Repeint de suie le mur humide

Dans ma courée
Quand les nuages sont en congés
Je perçois des fragments de ciel bleu
Le reste du temps, les yeux brouillés
Je respire des impuretés
Poussière de charbon, fumées d'usine
Odeurs de pétrole et de latrines
L'amour, la mort, la faim, le vice
Tout est promiscuité dans nos demeures étroites

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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